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Les Filles De Illighadad, Biographie, Discographie, Music, Photos, sur Worldzik

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Les nouveaux disques de Fatou Seidi Ghali et Alamnou Akrouni - «Les filles de Illighadad» - pourraient s’appeler «musique traditionnelle», faute d’un meilleur mot. C’est cette musique qui remplit l’aspect quotidien, un son familier constant. C’est difficile à dire, parce que son corollaire n’existe clairement pas dans les centres industriels ni dans le monde dit «occidental». C’est de la musique rurale. C’est la musique du village. C’est de la musique pour quand vous n’avez pas d’électricité, un accès immédiat à chaque son enregistré sur Youtube. C'est de la musique qui existe lorsque la performance l'emporte sur la lecture. Le terme de musique de village ou de musique rurale pourrait être meilleur, car toute revendication de son authenticité ou de ses éléments «traditionalistes» constituerait un travail à part. Quoi qu’il en soit, chaque petit village a ses artistes, voyageant parfois pour les fêtes locales (d’ailleurs, j’ai rencontré Alamnou des années auparavant et je ne l’ai réalisé qu’en rassemblant le disque). Tel est le cas avec «Les Filles de Illighadad».

Fatou et Alamnou habitent dans le village susmentionné, un assemblage minuscule de maisons en terre construites dans le mahélien sahélien du centre du Niger. Je visite à la saison des pluies (précédemment), lorsque la campagne est inondée de mares immobiles. Des aigrettes blanches fantomatiques se perchent sur des arbres à moitié submergés, tandis qu'au loin de grands chameaux s'y glissent dans la boue. Ces derniers, lents et géants, ont dans ce contexte quelque chose de presque préhistorique. Je ne suis pas habitué à voir des chameaux dans un marais. Le désert est vibrant et vert en cette période de l’année, après que les pluies aient asséché le paysage autrement assoiffé. Le désert ici est cyclique et suit un calendrier prévisible.

Fatou joue une vieille guitare bleue, écaillée et séchée, légèrement courbée. Les conditions météorologiques extrêmes ne sont pas faciles pour les instruments de musique. Elle joue une longue session, en passant d’une chanson à l’autre, de nombreuses reprises d’Etran Finatawa dont la musique est réputée dans cette partie du Niger. Le jeu de guitare de Fatou est mesuré et calme, et tandis que nous enregistrons dehors sous les arbres, c’est une musique transformée par le contexte et le lieu. De loin, d’un écran d’ordinateur, il est facile d’imaginer un Niger singulier, voire une identité touareg singulière. Mais il y a beaucoup de vies et de façons de vivre. Le village d'Illighadad est un monde à part Agadez, Niamey, deux grandes villes à part entière, densément peuplées de personnes, de bruits et des pièges de la modernité. La guitare de Fatou parle à un rythme différent. Les jours à Illighadad sont longs et le temps ne se mesure pas aux heures, aux réunions, ni même à l'appel de prière des muezzins, mais bien au passage des soleils, au mouvement des animaux et au son des grillons.

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