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Doc Gyneco

Volontairement vénéneux, Doc Gynéco ne laisse pas indifférent. Si ses textes sont insolents pour les uns, drôles et sexy pour les autres, ils pimentent indéniablement le paysage musical français.

Né de parents guadeloupéens, Bruno Beausire alias Doc Gynéco, voit le jour le 7 juillet 1974 dans la banlieue parisienne à Clichy-sous-Bois. En 1990, son père quitte le domicile familial. Depuis, Bruno vit avec sa mère, assistante sociale, dans le XVIII ème arrondissement de Paris.

A 19 ans, il participe en tant qu'auteur à l'album "95200" du groupe rap Ministère Amer. En un seul titre, "Autopsie", Doc Gynéco démontre un style acide et cynique. C'est d'ailleurs grâce à ses textes qu'il signe en 94 sur le label Virgin. Ses mots "coups-de-poing" et son sens certain de la provocation séduisent la maison de disques. A partir de ses maquettes, Doc Gynéco se lance immédiatement dans l'enregistrement d'un album. Mais après des essais décevants en France, il s'envole pour Los Angeles. Là, il est pris en charge par le producteur Ken Kessie (Brownstone, En Vogue).

Sur quatorze titres, un seul est enregistré à Paris, "Est-ce que ça le fait ?". A cette occasion, Doc Gynéco retrouve pour un duo un des deux membres du Ministère Amer, Passi.

1996 : "Première consultation"

Au printemps 96, sort donc "Première consultation". Avec cet album entre rap et ragga, Doc Gynéco fait une entrée remarquée sur le marché de la chanson. S'il est connu du milieu rap parisien, le grand public le découvre avec le simple "Viens voir le docteur". Son nom un tantinet provocateur, sa personnalité vaguement paresseuse, ses sujets de prédilection entre foot et sexe font de lui un artiste dont on parle très vite. Son rap dansant et funky plaît et l'album se vend à 500.000 exemplaires.

Son style et son humour séduisent les artistes confirmés qui le convient pour des duos tels les Rita Mitsouko lors d'un concert télévisé début 97 ou Julien Clerc pour ses 50 ans fêtés sur la scène du Palais des Sports en octobre 97. Mais, il est parfois la cible des médias pour ses textes violemment suggestifs comme son évocation du suicide dans "Nirvana". Le nouvel extrait qui sort début 98, "Ma s…à moi" ne manque pas non plus de faire jaser.

Il s'attaque cependant à des thèmes plus faciles, quoique d'actualité, comme ses racines guadeloupéennes qu'il évoque dans un ragga ensoleillé, "Né ici".

En 1997, il met en route un nouvel album, "Liaisons dangereuses". L'enregistrement démarre le 26 septembre à Paris et sort dans les bacs le 1er décembre 98. Parmi les titres, un fait particulièrement parler de lui bien avant son enregistrement. Il s'agit d'un duo entre Doc Gynéco et Bernard Tapie, l'homme d'affaires français, célèbre pour son parcours de golden boy déchu. Ce dernier a co-écrit le titre ironiquement intitulé "C'est beau la vie" et qui sort en simple le 23 octobre sous les feux des médias.

Au printemps 98, l'album "Première consultation" obtient un disque de platine pour s'être vendu à 700.000 exemplaires.

2001 : "Quality Street"

En dépit du succès du premier album, Doc Gynéco connaît un certain passage à vide professionnel. Il refait surface au printemps 2001 avec un deuxième album, "Quality Street" dont le premier simple, "Caramel", ne rencontre pas un succès foudroyant. Après Bernard Tapie, le Doc surprend à nouveau par ses rencontres inattendues : Laurent Voulzy, la comédienne Chiara Mastroianni mais aussi, c'est moins étonnant, le reggaeman Gregory Isaac ou R-ZA, membre du Wu-Tang-Clan.

Très médiatique, mi-provoc mi-décalé, la démarche nonchalante, le rappeur écume les plateaux télé. Il devient ainsi chroniqueur dans diverses émissions. Il prend quand même le temps de sortir en août 2002 un nouvel album, "Solitaire", aux accents soul (comme le titre "Solitaire"), funky ("Funky Maxime" premier simple extrait de l'album), voire zouk love ("Frotti frotta" avec Stomy Bugsy). Lord Kossity (sur le percutant "Flash"), le Californien Daz Dillinger (Dogg Pound) et Vincent Segal (Bumcello), M et Laurent Vernerey, côté musiciens, font partie de la distribution. Quant aux lyrics, Doc Gyneco n'a rien perdu de sa verve que ce soit dans "Les censeurs" ou dans "Pauvre de moi", sur un sujet plus personnel.

2003 : "Menu Best-of"

Début 2003, c'est la consécration pour le "Doc". Luc Besson lui-même lui demande de signer le générique du film "Taxi 3". Dans la foulée, son dernier opus, "Solitaire" reçoit la Victoire de musique du meilleur album rap/hip-hop de l'année.

Le 30 septembre de cette même année, le docteur livre son premier diagnostic sur près de dix ans de carrière avec la sortie d'une compilation intitulée "Menu Best-of". Loin du soda au Cola, ou de la double portion de frites, ce "menu" propose seize chansons parmi les plus grand succès de Bruno Beausire : "Viens voir le docteur", "Né ici", ou "Nirvana", mais aussi trois inédits.

Fin 2003, le Doc se produit quelques fois en live et ce, jusqu'en 2004. En juin de la même année, il quitte le label Virgin. A peine un an plus tard, on le retrouve sur l'album de Johnny Hallyday "Ma vérité", aux côtés de ses comparses du Ministère Amer. Le titre s'appelle "Et le temps passe", une chanson rock mâtinée de rap.

2006 : un album rap, un autre reggae

Au mois de janvier 2006, ce sont deux albums de l'artiste publiés sur le même label qui arrivent ensemble dans les bacs. "Un homme nature" et "Doc Gynéco enregistre au quartier" reflètent deux facettes de la personnalité artistique de Bruno Beausire. D'un côté, un disque avec une touche rap surtout destiné au grand public, sorti des studios parisiens du Palais des Congrès dans lequel le rappeur se fait de plus en plus chanteur. Il adapte à son rythme le morceau "L'Homme pressé", l'un des tubes de Noir Désir, interprète "Lov Lov Lov" écrit par La Grande Sophie, ou encore propose sa version du célèbre "Ring My Bell" d'Anita Ward rebaptisé "String My Belle". De l'autre côté, un album plus "roots", clairement orienté vers le reggae – un genre que Gyneco affectionne particulièrement – avec la complicité de l'ancien Wailers, Tyrone Downie.

L'année suivante, il occupe le terrain médiatique en affichant clairement son soutien à Nicolas Sarkozy, candidat aux élections présidentielles. A trois mois du scrutin, il publie l'ouvrage "Les Grands Esprits se rencontrent", sous-titré "2007 - Sarkozy et moi, une amitié au service de la France". Son ralliement politique et les propos qu'il tient sur les jeunes des banlieues ne sont pas sans conséquences. Accueilli par des insultes, cible de projectiles lancés sur la scène lors d'un concert qu'il donne au mois d'août à Genève, en Suisse, il choisit d'annuler une prestation prévue quelques jours plus tard dans le sud de la France.

Mais loin de lui l’idée de quitter le devant de la scène. On continue à le voir sur de nombreux plateaux de télé et dans les journaux. Cette présence s’accroît avec la sortie fin 2008 de "Peace Maker". Produit par Pierre Sarkozy, l’un des fils du président de la République française Nicolas Sarkozy. Il aggrave la rupture déjà entamée de Doc Gynéco avec le milieu du rap français. Mais le trentenaire s’en moque et répond même à ses détracteurs dans la chanson "Ma route" : "T’essaies de me freiner, mais je poursuis ma route". Décidemment inspiré par la politique, il dédie une chanson moqueuse à Ségolène Royal, rivale socialiste de Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles de 2007.

Au-delà des polémiques, ce nouvel album rappelle fortement par sa couleur soul et ses rimes enchaînées le disque "Première consultation", qui avait fait la réputation du "Doc". Mais les messages, dédié à la paix, aux enfants, aux drogués sonnent nettement plus positifs. Quelques duos, dont un avec le rappeur Philémon et un avec Johnny Halliday pour "Je suis né dans la rue", ponctuent "Peace Maker". Bref, un disque qui marque le retour d’un rappeur contesté mais constant.

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